La capitale malienne a vécu ce jeudi son premier jour sous l'autorité du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (appelé CNRDR, sans le «E», par la junte). Au lendemain du coup d'Etat qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, des militaires armés en uniformes ont sillonné Bamako toute la journée en tirant en l'air, debouts à l'arrière de pick-up ou sur des scooters. Pendant ce temps, la télévision publique rediffuse les communiqués de la junte entrecoupés de programmes musicaux.
Le couvre-feu décrété par les putschistes s'avère assez peu respecté. Toutes les administrations, les écoles et la plupart des commerces sont fermés, mais des taxis et des véhicules collectifs circulent. Dans les rues, les vendeurs de cartes téléphoniques croisent des conducteurs de moto en panne, surpris par la fermeture des stations d'essence où se ravitaillent tout de même les militaires. Des habitants manifestent par moments leur sympathie à l'égard des militaires. «Vive l'armée !» s'exclame à un feu rouge un conducteur de deux-roues qui se réjouit du coup d'Etat. Sur la rive sud du fleuve Niger, à la sortie de l'un des trois ponts, des enfants et des adolescents acclament les militaire qui passent en trombe. Quelques mètres plus loin, des adultes applaudissent avec moins de vigueur les hommes armés.
«Risques de débordements»
«On s'at