Le Mali vit maintenant à huis clos. Toutes les frontières ont été fermées ce vendredi matin, trente-six heures après le coup d'Etat mené dans la nuit de mercredi à jeudi par des soldats mutinés contre le président malien Amadou Toumani Touré, à quelques semaines de la fin de son mandat.
Bamako est depuis
«complètement paralysé»
, témoigne depuis la capitale Birama Konaré
(photo Seydou Camara)
, jeune écrivain malien. Fils de l’ex-président Alpha Oumar Konaré, il préside l’Association de la jeunesse révolutionnaire africaine, mouvement qui se veut apolitique et cherche à
«mobiliser la jeunesse pour qu'elle fasse entendre sa voix et s'implique au quotidien»
(1).
Quelle est la situation ce matin dans les rues de Bamako ?
Le calme semble être revenu, après le rappel à l'ordre de la junte contre les actes de vandalisme. Mais la journée d'hier a été très tendue. Les militaires tiraient en l'air, les casernes ont été attaquées et dévalisées de leurs armes. Des hôtels, des magasins, des résidences privées ont été pillés par ces mêmes hommes armés mais aussi par des civils qui passaient après eux. Comme beaucoup d'autres habitants, je me suis fait braquer dans ma voiture par des hommes armés, j'ai été obligé de la leur laisser. Il n'y a plus de carburant, les administrations et les banques sont à l'arrêt