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Récit

Mali : «On ignore ce que ces militaires ont en tête»

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Les habitants sont dans l’incertitude après le coup d’Etat de mercredi et la dissolution des institutions, intervenus un mois avant l’élection présidentielle.
Les militaires mutins autour de leur chef Le capitaine Amadou Sanogo, jeudi à Bamako. (Photo Habibou Kouyate. AFP)
publié le 23 mars 2012 à 0h00

Drôle de lendemain de putsch. Hier, le couvre-feu, décrété par les militaires qui ont déposé dans la nuit de mercredi à jeudi le président Amadou Toumani Touré (ATT), était aussi peu appliqué que peu respecté. Comme si l'après-ATT avait déjà commencé. «On s'attendait à ça, estimait ainsi Mamadou Traoré, un chauffeur de taxi. C'était la seule solution. On ne pouvait pas attendre les élections.» Le 29 avril, les Maliens étaient censés désigner un successeur au président sortant. Aujourd'hui, nul ne peut dire quand la présidentielle pourra avoir lieu.

Toute la journée d'hier, des militaires ont sillonné Bamako en tirant parfois en l'air, debout à l'arrière de pick-up ou sur des scooters. Ce qui n'empêchait pas certains habitants de manifester de la sympathie à leur endroit. «Vive l'armée !» s'exclamait ainsi le conducteur d'un deux-roues. Sur la rive sud du fleuve Niger, à la sortie de l'un des trois ponts de la capitale, des enfants et des adolescents acclamaient les militaires. Mais d'autres habitants se montraient plus circonspects : «Je n'ai jamais aimé Amadou Toumani Touré ni sa façon de gérer le pays, mais un coup d'Etat ne va pas améliorer les choses, estimait Ousmane. On ignore ce que ces militaires ont en tête.» Les administrations, les écoles et la plupart des commerces sont restés fermés. Tout comme l'aéroport international, les putschistes ayant, en effet, décidé de fermer les frontières terrestres et aériennes «jusqu'à nouvel