L’Union européenne a beau resserrer l’étau autour de la famille de Bachar al-Assad, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU exhorter le régime syrien à cesser toute violence et le Conseil de sécurité exiger l’acheminement de l’aide humanitaire, la boucherie continue de plus belle. En faisant pilonner vendredi plusieurs villes, Damas a montré qu’il faisait fi des pressions internationales. Jeudi, ce sont 62 personnes, en majorité des civils, qui ont péri, surtout dans le nord du pays et à Homs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Vendredi, un décompte provisoire faisait état de quinze morts, dont sept civils. Indéniablement, le régime marque des points chaque fois qu'il reconquiert une ville. Mais ce sont des victoires à la Pyrrhus, puisque la contestation continue de s'étendre. L'opposition fait ainsi état de rassemblements d'une «ampleur sans précédent», ainsi que d'un déploiement militaire «inédit» à Alep, le grand centre économique, longtemps resté calme, et désormais gagné par d'imposantes manifestations.
Une bataille se déroule aussi à Aazaz, une ville de 75 000 habitants dans la même province, qui constitue un enjeu stratégique - de nombreux civils blessés et des déserteurs y transitent sur le chemin de la Turquie.
Damas et sa banlieue ont également été gagnés par la violence, les forces de sécurité ayant tiré, selon l'OSDH, pour disperser les manifestants. Développer la contestation dans la capitale semble désormais un but de l'o