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Libération
Interview

L’atlas joue aux cartes

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Le monde en forme de trèfle, pieuvre, ogre et démons figurant les conflits… les cartes ont toujours excité l’imagination. Du XIVe siècle aux «maps» de la Toile, un beau livre rassemble ces visions.
publié le 24 mars 2012 à 0h00

Tous les chemins mènent à la cartographie. Même la caricature. Professeur d'histoire de l'art à l'université de Lyon, Laurent Baridon est également chercheur au CNRS au sein de l'équipe Art, imaginaire et société. Il a d'abord travaillé sur les caricaturistes (l'Art et l'histoire de la caricature, avec Martial Guédron, éditions Citadelles et Mazenod). C'est ainsi qu'il s'est retrouvé avec un important corpus de cartes satiriques de la fin du XIXe siècle. Il s'est alors interrogé sur ce type de représentations qui l'a amené à publier Un atlas imaginaire, cartes allégoriques et satiriques (éd. Citadelles et Mazenod).

On découvre dans ce livre des cartes jamais publiées auparavant, où la géographie le dispute à l'anthropomorphisme. Les pays et les continents prennent forme humaine ou animale. L'Europe est tantôt vierge tantôt reine. Les premières images qui la représentent datent du XIVe siècle avec les étranges cartes du prêtre Opucinus de Canistris. Ses cartes de l'Europe furent très longtemps conservées dans le secret des collections de la Bibliothèque vaticane (les droits de reproduction ne nous ont pas été accordés pour ces pages, mais elle figure dans le livre). Poursuivi pour simonie dans sa ville natale de Pavie, le prêtre se réfugia en Avignon, où il fut employé comme scribe à la Pénitencerie. On dit que ces cartes furent inspirées à la suite d'un épisode psychotique. Elles ne furent découvertes qu'au début du XXe siècl