«Il est évident que l'Eglise est toujours du côté de la liberté de conscience, de la liberté de religion.» Dans l'avion qui l'emmenait vers Cuba, le pape Joseph Ratzinger a, hier, benoîtement repoussé l'interrogation sur l'absence dans son agenda de rendez-vous avec les dissidents locaux. Au cours de son voyage officiel, Benoît XVI ne devrait en effet pas recevoir d'opposants au régime castriste, ni même le groupe des Dames en blanc, compagnes des persécutés politiques.
Son prédécesseur, Jean Paul II, lors de son voyage historique à La Havane, en 1998, n'avait pas non plus rencontré de dissidents. Ni à Cuba ni au Chili, où le pape polonais avait, de manière controversé, rencontré Augusto Pinochet. «Mais dans ses voyages, Karol Wojtyla était entouré d'une aura incomparable. Il avait connu personnellement l'oppression communiste», rappelle Alberto Melloni, professeur d'histoire du christianisme à l'université de Modène et Reggio d'Emilie. Artisan de la chute de l'Europe soviétique, Jean Paul II avait d'ailleurs inauguré son pontificat en 1978 en lançant un mémorable «n'ayez pas peur !», véritable manifeste de défense des droits de l'homme de l'autre côté du rideau de fer.
Silencieux. Depuis son accession au trône de Saint-Pierre, en 2005, Benoît XVI est, à l'inverse, souvent apparu comme beaucoup plus timoré. Alors que certains évêques faisaient part de leurs espérances ou au contraire de leurs inquiétudes, le souverain pontife est, p