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De plus en plus d'exécutions au Moyen-Orient

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676 personnes au moins ont été exécutées dans le monde en 2011, selon le dernier rapport d'Amnesty International sur la peine de mort. Un chiffre en hausse.
A Bruxelles, fin 2010, lors d'une manifestation d'exilés iraniens contre la peine de mort. (Photo Francois Lenoir. Reuters)
par C.B.
publié le 27 mars 2012 à 6h00
(mis à jour le 27 mars 2012 à 16h16)

676 personnes au moins ont été exécutées dans le monde en 2011. Sans doute bien plus si l'on compte la Chine, ce que n'a pas fait Amnesty International, faute de données fiables, dans son rapport annuel publié ce mercredi. Les condamnés à mort par Pékin seraient plusieurs milliers, avance l'ONG.

676, c'est 149 de plus qu'en 2010. Mais, dans le même temps, moins de pays pratiquent la peine de mort : 20 pays sur 198 ont procédé à des exécutions en 2011, contre 23 en 2010 et 31 il y a dix ans.

«L'augmentation est surtout due à l'Arabie Saoudite, à l'Iran et à l'Irak», précise Anne Denis, responsable de la commission peine de mort à Amnesty. Dans ces pays, «beaucoup de ces condamnations visent des travailleurs migrants, venus d'Afrique ou d'Asie. Ils ne maîtrisent pas la langue, n'ont pas les moyen de se défendre, ne savent même pas de quoi on les accuse». Ils sont généralement condamnés pour infractions à la législation sur les stupéfiants, mais «ça camoufle souvent des exécutions de minorités, kurdes ou sunnites surtout, ou d'opposants».

Comme ailleurs (Irak, Arabie Saoudite, Chine, Biélorussie, Corée du Nord), les aveux peuvent y être extorqués sous la torture.

Sorcellerie

L'Iran représente à lui seul plus de la moitié du bilan mondial : au moins 360 personnes y ont été exécutées en 2011. Parfois publiquement. Trois d'entre elles au moins étaient mineures. Outre la drogue, les chefs d'accusation peuvent être l'adultère, la sodomie, l'apostasie, l'«hostilité