«C'est qui celui-là ?» Dimanche soir, devant l'évidence de sa défaite, le président sortant Abdoulaye Wade s'est peut-être souvenu de cette question qu'il avait lui-même posée en découvrant le nom de Macky Sall. C'était en 2000, Wade venait d'arriver au pouvoir et l'homme appelé à lui succéder douze ans plus tard n'était alors qu'un obscur ingénieur géologue, cadre du parti présidentiel en province, pressenti ce jour-là pour devenir le directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen). Macky Sall obtiendra le poste et va rapidement gravir les échelons, aussi bien dans l'appareil d'Etat que dans celui du parti. Mais sans jamais se faire trop remarquer, sans jamais sembler se presser.
Macky Sall a longtemps paru si inoffensif que son ascension ressemble au «parcours d'un illustre inconnu» rappelait, lundi matin, le quotidien Walfadjiri. A moins de voir dans sa stratégie de prise du pouvoir une évocation de la fable du lièvre et de la tortue.
Malice. Le lièvre ? C'est ainsi qu'avait été surnommé Abdoulaye Wade par le premier président du Sénégal indépendant, le poète Léopold Sédar Senghor. Et comment ne pas voir dans le rôle de la tortue son challenger, qui a su creuser son sillon en toute discrétion, pour gagner la course à la présidentielle avec un score écrasant de 68% des voix selon les premières estimations ?
Vendredi, dans la voiture qui le conduisait pour une dernière tournée dans la banlieue de D