Rien ne semble impossible à Bachar al-Assad. Le président syrien peut, dans une même journée, accepter une médiation de l’ONU pour mettre fin aux violences tout en laissant son armée poursuivre son offensive dans le centre du pays. Pressé par la Chine et la Russie, alliés historiques de Damas, le régime syrien a finalement avalisé, hier, le plan de Kofi Annan, émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe. Ce plan en six points, approuvé le 21 mars par le Conseil de sécurité, comporte un volet humanitaire (fourniture d’aide, cessez-le-feu de deux heures par jour pour évacuer les blessés et libération des personnes arbitrairement détenues) et préconise la cessation de toute forme de violence armée de la part des différentes parties sous la supervision de l’ONU.
Mortiers. Qualifiée d'«étape initiale importante» par Kofi Annan, la décision du régime syrien n'a pas suscité l'enthousiasme des capitales occidentales. Paris s'est contenté d'en prendre acte tout en annonçant attendre les détails de la réponse de Damas. «Bien sûr, [Kofi Annan] considère qu'il s'agit d'un développement positif, mais l'essentiel est dans la mise en œuvre», a estimé Ahmad Fawzi, porte-parole de l'émissaire de l'ONU.
Sur le terrain, la répression, qui a fait plus de 9 000 morts en un an selon un nouveau bilan de l’ONU, s’est poursuivie hier. Comme la veille, l’armée a bombardé la ville de Qalaat al-Madiq (centre), selon les Comités locaux de coordination (LCC)