Menu
Libération
De notre correspondante

Pourquoi la charia ne sera pas inscrite dans la Constitution tunisienne

Article réservé aux abonnés
Rached Ghannouchi, le leader d'Ennahda, lors de la conférence de presse, lundi, au siège du parti islamiste (Zoubeir Souissi / Reuters)
publié le 28 mars 2012 à 4h24
(mis à jour le 28 mars 2012 à 16h13)

La question a agité, enflammé la Tunisie de longues semaines : la nouvelle Constitution, que l'assemblée élue le 23 octobre est en train d'enfanter, comporterait-elle une mention de la charia ? Surtout pas, se sont insurgées quelque 5 000 personnes venues manifester sur l'avenue Bourguiba leur stricte opposition à la charia et leur volonté de garder un Etat civil – c'était le 20 mars dernier, à l'occasion du 56e anniversaire de l'indépendance. Oui, ont réclamé des milliers de partisans de la loi coranique, à deux reprises : devant le palais du Bardo, mi-mars, puis sur Bourguiba, le cœur de Tunis, vendredi dernier. La dernière manifestation a pris une tournure violente : des slogans antisémites ont été proférés sur la scène installée par les associations organisatrices. En fin de manif, plusieurs centaines de salafistes sont allés déloger une représentation de théâtre de rue, à quelques pas de là.

Le 16 mars, environ 5 000 personnes ont manifesté devant l'assemblée pour réclamer la charia. Dans la foule, de nombreux drapeaux proclamant qu'«il n'y a de dieu que dieu», étendard des fondamentalistes.

C'est dans ce climat de tension croissante qu'Ennahda a annoncé, lundi, qu'il n'introduirait pas la charia dans la Constitution. Le parti islamiste a longuement débattu de la question, en interne. La c