C’est sous les huées d’une centaine de manifestants qu’a été accueillie la nouvelle Assemblée constituante qui s’est réunie pour la première fois hier. Attendue comme un moment clé de la transition démocratique, elle a surtout fait ressortir toutes les lignes de fractures politiques du pays. Cette Assemblée est composée de 100 membres, désignés samedi par le Parlement : 50 députés, 25 hauts fonctionnaires et 25 personnes issues de la société civile. Elle a pour mission de rédiger un nouveau texte constitutionnel, de préférence avant l’élection présidentielle prévue fin mai.
Grands vainqueurs des législatives et des sénatoriales, les islamistes - Frères musulmans et salafistes - sont en position de force dans cette Assemblée avec une soixantaine de représentants. Le président de la Constituante est d’ailleurs le même que celui de l’Assemblée nationale, Saad al-Katatni du Parti de la liberté et de la justice, aile politique de la confrérie.
Déséquilibre. Une mainmise intolérable pour les libéraux et les laïcs dont les 18 membres se sont retirés dès l'annonce des nominations. Outre l'opacité de la désignation, ils estiment que cette Assemblée n'est pas représentative de la diversité de la société égyptienne. On ne compte en effet que six femmes, six chrétiens et très peu de jeunes. Hier, les membres du Wafd, parti de centre droit d'ordinaire peu enclin à la contestation, ont également quitté le navire arguant que l'Assemblée s'appuyait «uniquement sur une maj