Ce n'était donc pas seulement une explosion de «simple et pure criminalité», comme l'avait assené David Cameron au lendemain des émeutes d'août 2011 qui avaient secoué les grandes villes anglaises. Un rapport indépendant sur les raisons de ces violences, publié mercredi, souligne les cassures d'une société dont certaines franges se sentent littéralement «laissées pour compte».
Ce 9 août 2011, alors que, l’air grave, le Premier ministre britannique prononce ce verdict, le Royaume-Uni émerge groggy de cinq jours d’émeutes violentes à Londres, mais aussi à Bristol, Manchester, Liverpool et Birmingham. Cinq personnes sont mortes, près de 4 000 ont été arrêtées, des quartiers entiers incendiés et pillés.
«Dévastatrices». Les violences ont abasourdi le pays. En ces premiers jours d'août, l'exécutif est aux abonnés absents. Le Premier ministre, la ministre de l'Intérieur, Theresa May, et le maire de Londres, Boris Johnson, sont en vacances à l'étranger. Ils mettront plusieurs jours à réaliser l'ampleur du désordre et à rentrer.
En tuant un jeune du quartier londonien de Tottenham, puis en réprimant violemment une manifestation de protestation, la police a enflammé les esprits. Depuis, le Royaume-Uni tente de comprendre. Plusieurs rapports ont déjà été publiés, dont un en décembre par le quotidien The Guardian associé à la London School of Economics. Les premières statistiques avaient semblé donner raison à David Cameron : 73% des personnes a