Il y a des semaines comme ça où la moindre déclaration politique se transforme en gaffe majeure. Depuis trois jours, le Royaume-Uni ressemble à un pays assiégé. Les embouteillages se multiplient aux abords des stations-service, prises d’assaut par des automobilistes affolés. Ce qui les fait paniquer, ce sont justement les appels du gouvernement de David Cameron à ne pas paniquer face à la grève des conducteurs de camions ravitailleurs en carburant. Le principe de la grève a certes été voté au sein du syndicat Unite, qui représente la majorité de ces conducteurs. Mais aucune date n’a été fixée et les négociations pour arriver à un accord se poursuivent.
La coalition conservateurs - libéraux-démocrates a voulu faire pression sur le syndicat en suggérant aux automobilistes de remplir leurs réservoirs, histoire de ne pas répéter les scènes chaotiques de la dernière grande grève des fournisseurs de carburant, en 2000. Pendant deux jours, les ministres se sont donc succédé, expliquant qu'il fallait «agir de manière raisonnable en remplissant complètement son réservoir, et pas seulement la moitié». Le ministre sans portefeuille Francis Maude a même appelé les Britanniques «à être prévoyants et à garder dans leur garage un ou deux jerrycans d'essence», histoire d'être prêt à toute éventualité. Les Britanniques se sont bien évidemment rués sur les pompes à essence. Au point que des embouteillages monstres se sont formés dans tout le pays, que la police du Dorset (Sud