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Libération

Naypyidaw fait les yeux doux à la presse en exil

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Le président Thein Sein tente de convaincre les médias qui avaient fui la junte que le régime a changé. Les journalistes restent circonspects.
publié le 31 mars 2012 à 0h00

Piège ou opportunité à saisir ? C'est la question que se posent les médias birmans exilés pour des raisons politiques devant les appels du pied du régime. Pour conforter son profil réformiste, le gouvernement de Thein Sein a invité ces médias à rentrer au pays afin de participer à la refonte des lois régissant les presses écrite et audiovisuelle. Les 19 et 20 mars, des rédacteurs en chef basés en Thaïlande, en Inde ou en Norvège ont donc remis les pieds en Birmanie pour la première fois depuis plus de deux décennies, afin de participer à un colloque sur le «développement des médias».

Laisse. Ils y ont côtoyé leurs ennemis jurés, comme le très conservateur ministre de l'Information, Kyaw Hsan. De prime abord, l'ambiance n'a pas été des plus cordiales. «Il est difficile pour ces journalistes de signer un accord avec ces mêmes personnes qui ont signé des arrêts de mort pour leurs amis», explique Lois Desaine, chercheuse associée à l'Institut de recherches sur l'Asie du Sud-Est contemporaine (Irasec).

Le contact a néanmoins été rétabli. Et certains des représentants des médias birmans en exil se disent prêts à prendre le gouvernement au mot. «Nous allons ouvrir un bureau officiel à Rangoun et enregistrer nos journalistes auprès du gouvernement, même si nous pensons que les moyens techniques sur place, comme les liens satellites, sont encore réduits», indique Toe Zaw Latt, chef du bureau de Democratic Voice of Burma à Bangkok, une chaîne