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En Egypte, les Frères musulmans à l'assaut de la présidence

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Le numéro un des Frères musulmans en Egypte, Mohamed Mursi, lors d'une conférence de presse le 31 mars 2012 au Caire pour annoncer la candidature de Khairat al-Chater à la présidentielle. (© AFP Gianluigi Guercia)
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publié le 1er avril 2012 à 18h11

En se lançant dans la course à la présidence égyptienne, les Frères musulmans, déjà forts du contrôle du Parlement, affichent une ambition de contrôle total du pouvoir, mais ce pari pourrait se révéler difficile, estiment des experts.

Le mouvement islamiste a annoncé samedi soir la candidature de son «numéro deux», Khairat al-Chater, riche homme d'affaires considéré comme le premier financier de la confrérie et son éminence grise politique.

L’annonce bouleverse la donne politique à moins de deux mois du premier scrutin présidentiel depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai.

«Les Frères musulmans essaient d'avoir tous les outils du pouvoir dans le pays, il n'est donc pas étonnant qu'ils aient un candidat», affirme à l'AFP Moustafa Kamel Sayed, professeur de sciences politiques à l'université du Caire.

«Puisqu'ils ont gagné les législatives, on peut penser (…) qu'ils ont de bonnes chances de se retrouver au second tour» de la présidentielle, ajoute-t-il.

Mais pour le politologue et éditorialiste Hassan Nafea, la bataille s'annonce rude pour les Frères, dont la volonté hégémonique de plus en plus évidente «peut s'avérer très dangereuse et conduire à une polarisation» du pays.

«Ils vont être perçus comme voulant contrôler tout l'appareil d'Etat, en reniant leurs promesses de coopérer, pas de dominer», ajoute-t-il.

Pendant des mois, les Frères ont assuré vouloir soutenir un candidat d’u