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Analyse

La rébellion coupe le Mali en deux

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Les rebelles touaregs, dont une partie affiche des liens avec Al-Qaeda au Maghreb islamique, contrôlent désormais Gao et Tombouctou dans le nord du pays, mettant l’armée en déroute.
Le chef de la junte militaire Amadou Sanogo (c) s'exprime à Bamako, sur la base militaire de Kati, en présence de responsables du gouvernement malien, le 1er avril 2012 (Photo Issouf Sanogo. AFP)
publié le 2 avril 2012 à 0h00

Kidal, Gao et Tombouctou. En trois jours, les rebelles touaregs ont achevé la conquête de tout le nord du Mali, atteignant leur but de guerre proclamé. Le pays est désormais coupé en deux et le risque de partition, jugé hier encore du domaine du fantasme, prend corps.

L'armée gouvernementale s'est effondrée de manière foudroyante. Durant leur offensive éclair, les insurgés n'ont quasiment rencontré aucune résistance. «L'armée malienne n'a jamais réellement existé, explique un expert militaire français. Ses hommes étaient là, pour la plupart, pour bénéficier d'un salaire et de conditions de vie décentes. Pourquoi se feraient-ils tuer pour une région qui leur apparaît comme un pays étranger ?»

A la mi-janvier, les rebelles touaregs ont justifié le recours aux armes par la volonté de «libérer» l'Azawad, une vaste région du Nord-Mali qu'ils considèrent comme le berceau de leur civilisation. Depuis l'indépendance de cette ancienne colonie française, en 1960, le Mali est périodiquement secoué par des mouvements de révolte des «hommes bleus». Ces derniers ne se sont jamais sentis ni intégrés ni considérés par le pouvoir central. «Le sentiment d'humiliation ressenti en permanence par les Touaregs est un ressort essentiel pour comprendre leur défiance vis-à-vis de Bamako», dit un spécialiste de la région.

Corridor. Jusqu'alors, ces révoltes à répétition s'achevaient toujours autour d'une table de négociations. Avec, dans le rôle du pa