Si la Chine est officiellement le pays de la «stabilité» et de «l'harmonie», le Parti communiste est, lui, un modèle «d'unité» où les décisions se prennent de manière collégiale. Mais voilà que cette trop belle façade a été déchirée, il y a deux semaines, par le brusque limogeage de Bo Xilai, l'un des 25 membres du Politburo, de son poste de chef du Parti dans la ville de Chongqing. Quant au chef de la police de Chongqing, il a été qualifié de «traître» pour avoir tenté de demander l'asile politique dans un consulat des Etats-Unis.
Derrière ces limogeages, se dessine un événement d’une autre importance, à savoir une purge en cours des alliés politiques de Bo Xilai, tant dans les administrations que dans l’armée. En fait, jamais depuis la répression de Tiananmen, en 1989, les luttes de pouvoir n’étaient apparues au si grand jour. La semaine dernière, ce sont d’insistantes rumeurs de coup d’Etat qui ont commencé à apparaître sur l’Internet chinois, en particulier sur les microblogs, qui comptent 250 millions d’usagers. On vit même des photos de véhicules blindés inhabituellement postés de nuit autour de Zhongnanhai, le siège du pouvoir, faire leur apparition. Un coup de force est-il en train de se tramer, se demandèrent alors nombre d’internautes ?
Des microblogueurs murmurèrent même que Zhou Yongkang, l’un des neuf hommes forts qui dirigent la Chine et qui est plus particulièrement chargé de la police, se serait opposé au limogeage de Bo Xila