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Analyse

Syrie : la rue blâme l’opposition

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Le groupe des Amis du peuple syrien, réuni hier à Istanbul, a appelé les opposants à se coaliser derrière le Conseil national syrien qui fait pourtant l’objet de critiques de plus en plus dures.
publié le 2 avril 2012 à 0h00

Une allergie aux conférences et aux réunions s'est développée chez l'opposition syrienne dite «de l'intérieur». «Ne tranquillisez pas vos consciences en discours et condamnations», concluait ainsi le message adressé par la Commission générale de la révolution, l'une des principales organisations sur le terrain, aux Amis de la Syrie, réunis hier à Istanbul.

Sceptique.«Ni intervention militaire, ni droit international, ni Conseil de sécurité… Tout ce que nous vous demandons, c'est d'arrêter le massacre. Et si vous n'avez pas les moyens de le faire, vous êtes priés d'envoyer l'équivalent des frais de voyage et d'organisation de votre conférence au camp de réfugiés le plus proche pour l'achat de quelques tentes pour abriter les civils qui dorment dans la nature», peut-on lire dans cet appel amer.

Assommés par une machine de répression qui tourne à plein depuis plusieurs semaines, la population et le mouvement de contestation sont de plus en plus sceptiques face à l'impuissance de tous leurs «amis» arabes, occidentaux, turcs et autres, à stopper ce bain de sang. Au moins 2 000 morts de plus sont tombés depuis la première réunion des Amis du peuple syrien qui s'est tenue à Tunis en décembre, selon Ayman, un responsable de la protestation à Hama (au centre du pays). Ce dernier s'emporte tout à la fois «contre la guerre barbare livrée par les gangsters du régime, le monde qui regarde les Syriens mourir et le Conseil national syrien (CNS), dont le