La dernière fois que Zakaria Ahmed al-Sadah a vu ses neveux, les enfants d'Oussama Ben Laden, ils l'ont supplié en pleurant de les emmener avec lui au Yémen. «Leur teint avait viré au jaune à force de ne pas voir le soleil depuis des mois dans un appartement sans fenêtres», raconte-t-il à Libération, dans un quartier excentré d'Islamabad, la capitale pakistanaise. Zakaria est le frère de la Yéménite Amal Abdulfattah, 30 ans, la plus jeune des veuves de Ben Laden. Depuis le 2 mai 2011 et la mort du chef d'Al-Qaeda sous les balles d'un commando de l'armée américaine, Amal, ses cinq enfants, deux autres veuves saoudiennes, Seehan et Khairia, plus âgées qu'Amal, et un nombre indéterminé d'autres enfants et petits-enfants de Ben Laden, sont détenus en résidence surveillée au Pakistan, décrite par les autorités comme une «sous-prison».
Après onze mois de silence, la justice pakistanaise a finalement condamné hier les trois veuves et deux filles adultes de Ben Laden à 45 jours de prison pour séjour illégal et à une amende de 10 000 roupies chacune (82 euros). La justice a aussi ordonné au gouvernement d’organiser prochainement leur rapatriement dans leurs pays d’origine. Reste à savoir si les autorités pakistanaises se conformeront à cette décision et expulseront bientôt ces témoins clés et gênants de la fin toujours mystérieuse du chef d’Al-Qaeda.
Amal a été blessée par balles dans l'assaut en voulant, selon les Américains, protéger son mari. Depuis,