Il hurlait contre «Rome, la grosse voleuse». Il a bâti sa fortune politique contre le clientélisme du sud de l'Italie, la gabegie et «le Mezzogiorno qui suce l'argent de la Padanie». Trente ans après avoir fondé la Ligue du Nord au point d'en avoir fait une formation incontournable de la vie politique italienne, Umberto Bossi est à son tour rattrapé par les affaires.
Le siège national du parti a été perquisitionné mardi matin. La direction antimafia de Reggio de Calabre et les parquets de Naples et Milan ont placé sous enquête le trésorier de la Ligue, Francesco Belsito. Après avoir clamé «ne rien avoir à cacher», il a remis sa démission, tandis qu'il était accusé de «détournements de fonds», «d'escroquerie aux dépens de l'Etat» et de «recyclage». Le leader, surnommé «Senatur», et sa famille sont également dans le collimateur de la justice.
Dîners. Le trésorier, qui a été sous-secrétaire d'Etat chargé de la simplification administrative dans le dernier gouvernement Berlusconi, aurait également utilisé une partie des 18 millions d'euros de remboursements électoraux pour toute une série de dépenses privées : dîners, voyages, vacances du jeune fils du chef et de sa mère. Selon l'accusation, les caisses du parti étaient ainsi une sorte de «distributeur de billets» pour le cercle restreint des proches d'Umberto Bossi, dont la villa personnelle aurait été réaménagée sur les comptes du parti.
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