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Libération

L’île de Jeju, enjeu naval et électoral en Corée du Sud

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publié le 7 avril 2012 à 0h00

Jeju a beau être surnommée «l'île de la paix», elle est au cœur d'un conflit qui divise radicalement l'opinion sud-coréenne. Surtout depuis la reprise, courant mars, des travaux d'une grande base navale qui doit accueillir jusqu'à 20 navires de guerre. Le chantier titanesque a démarré à Gangjeong, une localité de moins de 2 000 habitants situé en bord de mer (Libération du 12 novembre). Depuis 2007, le bras de fer entre la résistance organisée sur place et le ministère de la Défense ne cesse de s'intensifier. Là où le gouvernement évoque le maintien de la sécurité dans la région et la protection des routes maritimes, les opposants dénoncent des dégâts écologiques et craignent que le site ne serve de plateforme stratégique pour l'allié américain. Les échauffourées se multiplient et des activistes étrangers ont été expulsés du site.

Autour du chantier, les militants ont rejoint des habitants sur le pied de guerre. Des leaders des partis d’opposition ont également fait le déplacement. Alors que le pays se prépare à élire ses députés le 11 avril, le dossier brûlant de Gangjeong est devenu l’un des principaux thèmes de campagne. Des hommes d’Eglise, une écrivaine engagée ainsi que le maire de Séoul ont appelé à l’arrêt des travaux.

Même l'acteur Robert Redford s'en est mêlé ! Sur le Web, il dénonce une «course à l'armement qui menace un paradis coréen». A Séoul, des veillées aux chandelles rassemblent régulièrement une centaine de manifestants. Ceux-ci en profiten