Menu
Libération
Analyse

Le Mali face au spectre de la sécession

Article réservé aux abonnés
Conflit. Les rebelles touaregs du MNLA ont proclamé vendredi l’indépendance du nord du pays.
publié le 7 avril 2012 à 0h00

Après avoir annoncé la fin des opérations militaires, les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont proclamé, vendredi, l’indépendance de la moitié nord du Mali. Une déclaration aussitôt rejetée par la communauté internationale.

Que signifie cette déclaration d’indépendance ?

En prenant les armes contre le pouvoir de Bamako, à la mi-janvier, le MNLA a clairement énoncé son objectif : l’indépendance de l’Azawad, une vaste région du Nord-Mali qu’il considère comme le «berceau» de la civilisation touareg. Objectif atteint après la chute des trois principales localités de la zone : Kidal, Gao et Tombouctou. Mais le MNLA sait pertinemment que cela ne peut être avalisé par la communauté internationale. Tracées par les anciennes puissances coloniales, les frontières, sur le continent africain, sont en grande partie artificielles, et la reconnaissance d’une proclamation d’indépendance unilatérale à l’issue d’une guerre pourrait susciter des vocations et déstabiliser de nombreux pays voisins. Le risque de contagion est particulièrement élevé dans la bande sahélo-saharienne, où les Touaregs sont répartis sur plusieurs pays. Sans surprise, donc, et malgré l’engagement du MNLA à respecter les frontières des autres Etats, la communauté internationale a rejeté cette déclaration d’indépendance. En définitive, celle-ci apparaît avant tout comme une posture : le MNLA place la barre très haut afin d’obtenir un maximum de concessions à la table des futures négociations.

Que peut faire la communauté i