L’une est l’héritière des années de la dictature, l’autre en a été l’une de ses nombreuses victimes. Lors d’un duel inédit dans la machiste Corée du Sud, elles vont s’affronter mercredi pour prendre le contrôle de l’Assemblée nationale. Park Geun-hye, 60 ans, est la fille de l’autocrate Park Chung-hee qui dirigea d’une main de fer la Corée du Sud. A la tête du Saenuri, formation conservatrice au pouvoir, elle se retrouve face à Han Myung-sook, 68 ans, patronne du Parti démocrate unifié, la principale force d’opposition. Accusée d’avoir professé des idées communistes auprès d’ouvriers, Han Myung-sook a été torturée puis emprisonnée entre 1979 et 1981, tout comme son mari.
Park, ingénieur de formation, est une communicante excellente mais distante. Fait exceptionnel pour une Coréenne de sa génération, elle n'est pas mariée. Han, ex-avocate, est mère de famille et militante de terrain. Sur le plan politique comme personnel, tout les oppose. «La fille du dictateur a su développer son propre style. C'est une fine stratège», explique Yang Sun-mook, ancien chef de bureau du Parti démocrate. «Le charisme de Han n'est pas aussi fort, constate Woo Jung-yeop, analyste politique à l'institut Asan. Au sein de son parti, elle partage le pouvoir avec d'autres figures influentes.» Aujourd'hui, leurs deux camps sont au coude-à-coude dans les sondages.
«boxer». L'opposition partait pourtant avec une longueur d'avance : en cinq ans, le gouvernement, ra