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Libération

Les putschistes de 1980 finalement jugés

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publié le 8 avril 2012 à 22h06

«Il faut qu'ils viennent ! S'il le faut dans une cage, comme Moubarak», clame une banderole devant le palais de justice d'Ankara, où deux généraux maîtres d'œuvre du coup d'Etat du 12 septembre 1980 sont jugés depuis mercredi. A côté, des posters de jeunes militants d'extrême gauche et d'extrême droite torturés, tués ou exécutés pendant la période militaire (1980-1983), des pancartes exigent le jugement de «l'ensemble des responsables de la junte». Plusieurs milliers de personnes rassemblées mercredi devant le tribunal soutiennent l'initiative du gouvernement dirigé par Recep Tayyip Erdogan de juger les deux principaux responsables encore en vie du coup d'Etat d'il y a trente-deux ans : Kenan Evren (94 ans), ancien chef d'état-major, et Tahsin Sahinkaya (87 ans), ex-chef de l'armée de l'air, tous deux actuellement soignés à l'hôpital militaire. La cour a décidé de les laisser en liberté provisoire, vu leur âge.

Pendant les trois premiers jours d'audience, les juges ont enregistré les demandes des partis politiques - aussi bien les islamo-conservateurs de l'AKP au pouvoir que le CHP, la principale force de l'opposition de gauche, l'extrême droite nationaliste et le parti prokurde BDP -, des ONG et des victimes du coup d'Etat qui veulent se constituer partie civile. Les avocats des deux généraux demandent l'annulation du procès, car «le 12 septembre a créé un pouvoir constitutionnel approuvé par référendum par 98% de la population». Les généraux auteu