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Grand angle

Naufrage du «Concordia» Le capitaine sauvé de l’opprobre

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Francesco Schettino était aux commandes du navire lors de la catastrophe qui fit 30 morts, en janvier. Dans son village natal, amis, collègues, voisins refusent d’en faire le seul coupable.
publié le 8 avril 2012 à 19h27

Francesco Schettino se terre chez lui, assigné à résidence depuis la tragédie du vendredi 13 janvier dernier qui a fait 30 morts et deux disparus. Aux commandes du Concordia, le bateau amiral de la flotte de la compagnie de croisière Costa, ce capitaine de 52 ans a commis l'erreur fatale de s'approcher trop près de la côte pour faire le fameux «inchino», le traditionnel salut opéré dans les croisières pour le plaisir des touristes.

Pour des raisons encore inexpliquées, ce paquebot ultramoderne de 290 mètres a harponné un récif près de l'île du Giglio située au sud de l'île d'Elbe, dérivé un demi-mille avant de se coucher sur le flanc tribord avec 4 234 passagers. Une catastrophe qui n'est pas sans rappeler plusieurs tragédies. En 1912, le Titanic avait coulé en quarante minutes et fait 1 500 victimes. En 1956, l'Andrea-Doria avait éperonné le Stockholm au large de New York, provoquant la mort de 51 personnes. Enfin, en 1991, le ferry Moby-Prince avait percuté un pétrolier devant le port de Livourne et pris feu, causant la mort de 140 personnes.

Meta, une localité de 8 000 habitants située dans la baie de Naples où Schettino le damné a vu le jour, est toujours sous le choc. Inadmissible, irresponsable, indéfendable ! La terre entière l'a traité de couard, de lâche et d'assassin. En quelques heures, il est devenu la risée et la honte de tout un pays. Mais pour sa famille, ses voisins et le milieu de la mer si présent dans cet