Une loterie sera organisée pour sélectionner les victimes qui assisteront au procès du 11 Septembre à Guantánamo. Les moins chanceux pourront aussi suivre le procès retransmis sur écrans dans des bases militaires…
«Terrible erreur». Ce seul détail révèle bien le gâchis qui s'annonce avec la décision prise la semaine dernière de renvoyer le procès des principaux accusés du 11 Septembre devant un tribunal militaire sur la base-prison de Guantánamo. Le procès des plus terribles attentats jamais commis sur le sol américain se déroulera au loin, sur un territoire contesté (Cuba n'accepte pas la présence de cette base américaine sur l'île), devant un tribunal d'exception, après avoir torturé ou soumis les accusés à des traitements dégradants. Le tout, pour aboutir sans doute à une peine capitale : les cinq accusés encourent en effet la peine de mort.
Ce sera une justice de «second ordre», s'indignent les juristes de l'American Civil Liberties Union (ACLU), qui défendent l'Etat de droit outre-Atlantique et dénoncent là une «terrible erreur de Barack Obama». «Les Etats-Unis seront en procès» en même temps que les accusés pour les traitements infligés aux détenus, prévient Andrea Prasow, experte en contre-terrorisme pour l'ONG Human Rights Watch.
Les procès du 11 Septembre sont «trop importants pour être tenus devant un système biaisé de commission militaire», lançait… Barack Obama lui-même en février 2008, tandis qu'il n'étai