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Libération

Une mère américaine, handicap majeur pour un présidentiable égyptien

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publié le 9 avril 2012 à 22h16

Il s'y voyait déjà. Son portrait était partout. A l'arrière des bus, sur les poteaux ou même en graffiti sur les murs, impossible de rater le visage souriant et la longue barbe de Hazem Salah abou Ismaïl. En quelques semaines, le candidat salafiste à la présidentielle égyptienne s'est imposé à la surprise générale comme l'homme incontournable du début de campagne. Hors de tout parti, cet avocat de 51 ans, passé par la confrérie des Frères musulmans, a su séduire en réclamant une «mise en place rationnelle mais immédiate de la charia». Ce tribun ultraconservateur fait figure de révolutionnaire de la première heure, opposant à Hosni Moubarak hier, à l'armée aujourd'hui. Avec 22,7% d'intentions de vote, il est arrivé second d'un sondage réalisé la semaine passée par le centre Al-Ahram, derrière l'ex-président de la Ligue arabe, Amr Moussa.

Pourtant, malgré sa popularité croissante, Abou Ismaïl risque d'être exclu de la partie. Sa mère, qui vit aux Etats-Unis, aurait acquis la nationalité américaine. Or, la loi électorale stipule que tout candidat doit être exclusivement égyptien, de même que ses parents et son épouse. L'intéressé nie les faits et dénonce une ingérence américaine. La commission électorale se prononcera mi-avril sur la validité des candidatures, mais les chances de voir le cheikh salafiste se présenter sont presque nulles. Vendredi, des milliers de ses partisans se sont rassemblés place Tahrir scandant : «Elle est égyptienne !» en référence à la