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Libération
TRIBUNE

Europe : la parole aux peuples

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par Etienne Balibar, Alain Caillé, Pierre Khalfa, Dominique Méda, Paul Ariès, Directeur du Sarkophage et rédacteur en chef de Zindigné-e-s !, Thomas Coutrot, Coprésident d’Attac, Ariane Mnouchkine, Artiste et Patrick Viveret, Philosophe
publié le 10 avril 2012 à 19h06

La crise de l’euro risque de déboucher sur l’effondrement de la construction européenne. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont imposé un nouveau traité ou «Pacte budgétaire» dans l’espoir de rassurer les marchés financiers en instituant une «règle d’équilibre budgétaire» à caractère quasi constitutionnel. Mais, loin d’éloigner le danger, ce traité va l’aggraver.

Il va en effet accélérer le processus de paupérisation aujourd’hui engagé, dont la Grèce est la pointe avancée. Avec la «troïka» (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), les gouvernements ont choisi de réduire partout les dépenses publiques, de baisser les salaires et d’augmenter les impôts indirects qui pèsent surtout sur les revenus des classes populaires. Loin de conduire à une réduction des déficits, le Pacte budgétaire, en généralisant ces politiques dépressives menées simultanément dans toute l’Europe, va aggraver le chômage, la pauvreté, les difficultés de logement, le délabrement des services publics et in fine les déficits. En laissant aux marchés financiers le monopole du financement de ces déficits, le Pacte leur laisse également un pouvoir de chantage sans cesse accru. Le Pacte budgétaire portera enfin un rude coup à la perspective de la transition écologique. Celle-ci suppose en effet d’importants investissements publics, que l’austérité budgétaire, la récession et le dogmatisme de la Banque centrale européenne vont rendre durablement impossibles.

C’est aussi la