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Libération

Constitution égyptienne : gel avant présidentielle

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Le monde arabe en ébullitiondossier
La justice dénonce la mainmise islamiste sur la Constituante.
publié le 11 avril 2012 à 21h26

C'est un verdict surprise et un camouflet pour les Frères musulmans que la Haute Cour administrative a donné mardi en suspendant l'Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Evoquant un «abus de pouvoir» du Parlement, elle a rendu sa décision à la suite d'une plainte déposée par des juristes et des partis libéraux qui estimaient que la Constituante donnait la part trop belle à la majorité parlementaire islamiste, sans souci de représenter la diversité du pays. Parmi les 100 membres désignés fin mars par le Parlement, plus de 60 étaient liés de près ou de loin aux partis islamistes, Frères musulmans ou salafistes.

Charia. Dès l'annonce de la composition, les libéraux et les laïcs, suivis par des centristes, des indépendants et même un cheikh la délégation de l'université Al-Azhar, se sont retirés de l'Assemblée. Beaucoup ont exprimé la crainte que la mainmise islamiste se traduise par une Constitution régie par la religion, des salafistes ayant fait part de leur intention d'en modifier l'article 2 afin de mettre en place la charia. Même le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui assure la transition politique depuis la chute d'Hosni Moubarak, a déploré ce manque de diversité. Une position loin d'être désintéressée : les militaires n'ont aucune envie de voir les Frères se mêler des questions de défense et toucher au budget de l'armée jusque-là secret.

Prise de court, la confrérie a d'abord tenté de faire appel via son aile politique,