Il n'aura pas vu les célébrations du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, lui qui en était l'un des principaux artisans. Ahmed Ben Bella, premier président de l'Algérie indépendante, est mort hier en milieu d'après-midi à son domicile sur les hauteurs d'Alger. Immédiatement, de nombreux anciens moudjahidin et des responsables politiques ont salué la mémoire et la perte pour le pays de ce qui, même s'il est souvent ignoré des jeunes générations, est une figure de l'histoire algérienne. Huit jours de deuil ont été décrétés. Car Ahmed Ben Bella n'a pas attendu le déclenchement de la guerre d'indépendance pour militer pour l'Algérie. Il passe dans la clandestinité dès la fin des années 40 et sera l'un des instigateurs de l'attaque de la poste d'Oran en 1949, un des actes fondateurs de la lutte algérienne pour l'indépendance qui débouchera le 1er novembre 1954 sur le déclenchement de la guerre d'Algérie. Il devient alors l'un des neufs chefs qui vont lancer la «révolution algérienne» et créer le Front de libération nationale (FLN).
«Destitué». La France en fait d'ailleurs un des hommes à abattre. Il sera arrêté à deux reprises. La première à Alger, en mai 1950. Condamné à sept ans de prison, il s'évade en 1952, gagne le Caire, où se sont réfugiés d'autres combattants historiques de l'indépendance, comme Hocine Aït Ahmed, aujourd'hui leader du parti d'opposition du Front des forces socialistes et Mohamed Khider. Puis, en 1956. Le 22 octobre exa