Ahmed Ben Bella, l’un des pionniers du déclenchement de la guerre d’indépendance contre la France, décédé le 11 avril 2012 à l’âge de 95 ans a été le premier président de l’Algérie indépendante mais a payé son engagement politique de 24 ans de prison.
Cet homme, «courageux et bagarreur» selon ses proches, aura combattu toute sa vie. Et même jusqu'à la fin quand les problèmes dus à son âge avancé se sont succédés.
Charismatique et populaire, Ben Bella, né le 25 décembre 1916 à Maghnia (Ouest) dans une famille de paysans originaires du Maroc, aura tenté d'implanter le «socialisme autogestionnaire» après son arrivée au pouvoir en septembre 1962.
Le président Ahmed Ben Bella en 1965.
Ben Bella voulait incarner aux côtés du Cubain Fidel Castro, de l'Egyptien Gamal Abdel Nasser, de l'Indien Nehru et du Chinois Mao Tsé-Toung la lutte «anti-impérialiste» et le «non-alignement» du Tiers-Monde émergent.
Mais il n’est pas resté longtemps à la tête du pays bien que confirmé par les urnes comme chef de l’Etat le 16 septembre 1963. Son compagnon, ministre de la Défense et vice-président, feu Houari Boumediene, dont l’actuel président Abdelaziz Bouteflika avait toujours été proche, l’a renversé en le 19 juin 1965 puis emprisonné.
Plus de 24 ans en prison «Il ne s'attendait pas à être trahi par Boumediène», selon son biographe Mohammed Benelhadj.
Ahmed Ben Bella et le colonel Boumediene en 1962.
«Il est incarcéré dans des conditions sévères surtout