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Libération

Face aux «rumeurs» sur la Toile, Pékin sort les ciseaux

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Le scandale politique autour du dirigeant déchu Bo Xilai a poussé les autorités à resserrer leur étreinte sur Internet, fermant de nombreux sites et effaçant les commentaires.
Dans un cybercafé de Hefei, dans la province d'Anhui, le 16 mars 2012. (Photo Reuters.)
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publié le 12 avril 2012 à 12h09

La Chine a fermé 42 sites internet depuis la mi-mars et effacé plus de 210 000 messages d'internautes afin de mettre fin aux rumeurs sur la Toile, a annoncé jeudi l'agence Chine nouvelle, en plein scandale politique autour de Bo Xilai.

Les autorités chinoises ont intensifié leur censure du Net depuis le limogeage en mars de Bo, ancien chef du Parti communiste à Chongqing (centre-ouest), dont la disgrâce avait déclenché un flot de rumeurs sur l'internet sur des luttes intestines au sein du PCC, et même sur la préparation d'un coup d'Etat.

Chine nouvelle n'a pas fourni de précision sur les sites fermés ni les messages supprimés, dans sa brève dépêche.

Jeudi, deux jours après l'annonce que Bo Xilai avait été suspendu du Politburo et sa femme était soupçonnée du meurtre d'un associé britannique, les recherches par mots clés sur l'internet chinois, parmi lesquels «enquête», «lutte politique» et noms des protagonistes de cette saga, étaient toutes bloquées.

Trop rapide pour la censure

La Chine a mis sur pied un vaste système de censure de l'internet avec des «policiers du Net» qui veillent à empêcher la publication d'informations sensibles.

Mais la popularité des microblogs - plus de 300 millions de comptes dans le pays - lui pose un défi nouveau : les nouvelles sont répercutées souvent trop vite pour les censeurs, qui ne peuvent plus suivre.

Début avril déjà, les autorités avaient annoncé la fermeture de seize sites, l'arrestation de six personnes accusées de propager des rumeurs et l'impossibilité pour trois jou