Menu
Libération
Récit

La chute finale du prince de Chongqing

Article réservé aux abonnés
Accusé de corruption et éclaboussé par la mort suspecte d’un Britannique, Bo Xilai a été suspendu du Politburo. L’histoire d’une disgrâce au cœur du pouvoir chinois.
Bo Xilai le 13 mars à Pékin, lors de la clôture de la Conférence consultative politique du peuple chinois. (Photo David Gray. Reuters)
publié le 12 avril 2012 à 20h16

Luttes de pouvoir, purge au sommet du Politburo, meurtre par empoisonnement d'un Britannique, tortures sur le «banc du tigre», policier de haut vol en cavale dans un consulat américain : l'actualité politique chinoise de ces dernières semaines est riche en rebondissements. Elle a pour acteur principal Bo Xilai, fils d'un des fondateurs de la République populaire, ancien ministre du Commerce, chef du Parti de la municipalité géante de Chongqing (dans le centre du pays) et membre illustre des 25 personnalités qui composent le puissant Politburo. Agé de 62 ans, Bo Xilai avait été nommé en 2009 «homme de l'année» par le Quotidien du peuple. Mercredi, le même organe officiel claironnait la déchéance du «camarade Bo», limogé quelques semaines plus tôt de son poste à la tête de Chongqing. «Soupçonné d'être impliqué dans de graves affaires de violation de la discipline du Parti», Bo est «suspendu» de ses fonctions au sein du Comité central, ainsi que du Politburo, annonce l'organe du Parti communiste en laissant entendre qu'il sera inculpé de corruption. Les échanges de prébendes étant une pratique généralisée dans la fonction publique, ce motif est une échappatoire commode pour se débarrasser d'un rival. En deux décennies, deux autres membres du Politburo ont ainsi été purgés. Bo lui-même a eu maintes fois recours à ce stratagème pour paver son ascension politique, aujourd'hui stoppée net par le président, Hu Jintao, et le Premier minist