Les islamistes égyptiens ont réussi leur pari : la place Tahrir était noire de monde et verte de cœur. A l'appel des Frères musulmans notamment, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi avec pour mot d'ordre : «Protéger la révolution». Cette démonstration de force était surtout une réaction de rejet de la candidature d'Omar Souleiman à la présidentielle égyptienne prévue les 23 et 24 mai. L'ancien chef des renseignements et vice-président de Hosni Moubarak est entré dans la course le 6 avril, à quelques minutes de la fin du dépôt des candidatures. Perçu comme le meilleur rempart contre l'islamisme par de nombreux Egyptiens, dont les coptes, et bénéficiant du soutien implicite de l'armée, Omar Souleiman fait figure de concurrent sérieux face au candidat des Frères, Khairat al-Chater, ou au salafiste Hazem Abou Ismail.
Sur la place Tahrir, au milieu des vendeurs ambulants et des étals de livres religieux, de grandes affiches représentent le visage d'Omar Souleiman recouvert d'une étoile de David. «Non au candidat des Israéliens», chantent les manifestants, essentiellement masculins, dont beaucoup portent la casquette du Parti de la liberté et de la justice, aile politique des Frères musulmans, ou un chapeau de paille vert, aux couleurs de l'islam. Omar Souleiman est considéré par les Américains et les Israéliens comme le plus solide garant des accords de paix de Camp David.
passeport. «Ce type a torturé de ses mains des