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Libération
Récit

Même ratée, la provocation nord-coréenne embarrasse Obama

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A quelques mois de la présidentielle américaine, les républicains s’emparent du tir d’une fusée par Pyongyong, vendredi, pour dénoncer le manque de poigne du président-sortant.
publié le 13 avril 2012 à 21h36

Et maintenant, un essai nucléaire ? Après le tir raté de la fusée nord-coréenne, dans la nuit de jeudi à vendredi, Washington, autant que Séoul, redoute que Pyongyang cherche à se «rattraper» par un nouvel essai nucléaire. «C'est très probable», juge James Acton, spécialiste des questions nucléaires à la fondation Carnegie, estimant que cet essai pourrait intervenir «fin mai, début juin». Le fait même que la fusée se soit abîmée en mer, 90 secondes environ après son lancement, rend «le besoin de faire acte de force encore plus pressant pour la nouvelle direction nord-coréenne», pense-t-on à Washington. Un essai est «fortement possible», estime aussi le professeur Andreï Lankov, spécialiste russe des affaires coréennes basé à Séoul. Un nouveau tunnel a été creusé sur le site de Punggye-ri, dans le nord-est du pays, où la Corée du Nord a déjà testé deux bombes au plutonium en 2006 et 2009, ont indiqué les services de renseignement sud-coréen.

La principale surprise pour les experts est que Pyongyang a cette fois-ci reconnu l'échec de son tir de fusée. Dans une dépêche laconique de l'agence de presse officielle KCNA, le régime communiste a admis que «le satellite d'observation terrestre n'a pas réussi à entrer en orbite» et a même parlé d'«échec». Officiellement, pour Pyongyang, il s'agissait en effet de mettre un satellite en orbite, tandis que la communauté internationale y voit plutôt un test de missile balistique