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Libération
Enquête

Breivik : la blogosphère de la haine

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Le tueur norvégien jugé depuis hier s’est radicalisé au contact de sites prônant le «contre-jihad».
Anders Behring Breivik le 16 avril à Oslo. (Photo Scanpix. Reuters)
publié le 16 avril 2012 à 20h56

Le rassemblement du 31 mars, à Arhus, au Danemark, devait marquer l'histoire. En présence de militants d'extrême droite, venus de toute l'Europe, proclamer leur haine de l'islam, une organisation anti-islamique paneuropéenne allait voir le jour. Elle rassemblerait tous ceux qui s'opposent à «la charia, la nourriture halal, l'immigration et l'islamisation continue de l'Europe». Invité d'honneur : Stephen Yaxley-Lennon, alias Tommy Robinson, patron et cofondateur de la Ligue de défense anglaise (EDL), un mouvement d'extrême droite fondé il y a près de trois ans. Finalement, moins de 200 personnes ont fait le déplacement, mais Freja Lindgren ne se laisse pas abattre. Cette blonde peroxydée, membre de la Ligue de défense danoise commence par souhaiter la bienvenue à tous les «patriotes», venus au «rassemblement contre-jihadiste». Puis, elle se lance dans une harangue contre «l'islam, qui, lentement mais sûrement, force sa culture sur la nôtre»,dénonçant «le silence, imposé aux autochtones, avec l'aide des politiciens».

Parenté. Le discours n'est pas sans rappeler celui d'Anders Behring Breivik. Et pour cause : dans son manifeste, l'auteur des attaques du 22 juillet en Norvège exprime son admiration pour l'EDL. Il dit avoir été en contact avec «des dizaines de membres et de leaders» de l'organisation, à qui il a «fourni du matériel idéologique». Info ou intox ? Au lendemain des attaques, Stephen Lennon