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Récit

Breivik : le narcissisme du tueur

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Le Norvégien s’est servi hier de son procès comme tribune, clamant son admiration pour  Al-Qaeda, et se posant en modèle et en «martyr» de la lutte contre le multiculturalisme.
Anders Behring Breivik le 16 avril 2012 (Photo Fabrizio Bensch. Reuters)
publié le 17 avril 2012 à 22h16

Anders Behring Breivik s'est montré pour une fois admirateur du terrorisme islamiste. C'était hier, au tribunal d'Oslo, lors de la deuxième journée du procès de l'auteur des attaques du 22 juillet en Norvège. A la procureure, qui l'interroge sur le sens de ses actions, il cite les attentats du 11 Septembre : «Même les militants islamistes ont été choqués, ils trouvaient que c'était un acte trop extrémiste, un acte barbare.» Mais avec le temps, dit-il, leurs attitudes ont changé : «En un sens, le 11 Septembre a créé Al-Qaeda. […] L'organisation militante ayant le plus de réussite au monde.» Il espère que ses actions auront le même effet. D'ailleurs, l'extrémisme islamiste lui a donné des idées : la «tradition du martyr», par exemple. C'est quelque chose qu'il souhaiterait introduire auprès des militants nationalistes en Europe, qui ont «besoin de nouvelles traditions».

Nerveux au début, Breivik se détend à mesure que la journée avance. En costume noir, chemise blanche et cravate dorée, il prend ses aises, en face des juges. Les quatre psychiatres qui l'ont observé à la prison de haute sécurité d'Ila ont tous conclu qu'il était «extrêmement narcissique». Il dément, assurant qu'une telle personne «n'aurait jamais envisagé une mission suicide». Pourtant, il semble ravi de l'attention dont il fait l'objet. Il sourit, se permet de corriger la procureure et ose même une blague, quand elle lui demande s'il n'a jamais pensé formali