Un pas en avant, deux pas en arrière ? Bamako vit au rythme des avancées du délicat processus de transition politique, pimentées par les raids nocturnes des putschistes du 22 mars. Depuis lundi, une dizaine de personnalités, liées pour la plupart à l’ancien régime, ont ainsi été interpellées par les hommes du capitaine Sanogo, et emmenées au camp de Kati, à la sortie de Bamako. Parmi les responsables appréhendés, un ancien Premier ministre d’Amadou Toumani Touré (surnommé ATT), Modibo Sidibé.
La junte dit les soupçonner d'avoir voulu préparer un «contre-coup d'Etat». Mais il s'agit plutôt de «prendre des gages», indique une source bien informée, pour figurer en bonne place au sein du futur pouvoir. Mardi, la nomination au poste de Premier ministre de l'astrophysicien cheick Modibo Diarra, un ancien de la Nasa, apparaissait pourtant comme le signe d'une normalisation en cours. Après la signature, le 7 avril, d'un accord-cadre, sorte de feuille de route devant conduire le Mali vers des élections, il restait à former un gouvernement de transition. Mais la vague d'arrestations à Bamako ne va pas faciliter la tâche du nouveau chef du gouvernement. Peu expérimenté, cheick Modibo Diarra apparaît surtout comme le plus petit dénominateur commun d'une classe politique aux abois. «Il fait consensus, c'est sa première qualité», dit-on à Paris. Mais comment va-t-il pouvoir, sous la menace de ces arrestations arbitraires, former un robuste cabinet de crise à même