Les photos montrent des soldats américains posant à côté de corps de kamikazes déchiquetés. Prises en 2010 sur une base de Zaboul, dans le sud de l'Afghanistan, elles ont été publiées mercredi par le Los Angeles Times. Sans surprise, l'Otan a évoqué un «événement isolé» tandis que les talibans condamnaient des photos «inhumaines». «Voilà ce que les envahisseurs apprennent à leurs esclaves afghans», ont-ils ajouté dans un communiqué diffusé hier.

Cette nouvelle affaire impliquant l'armée américaine en Afghanistan - la quatrième depuis le début de l'année - aurait pu en rester là. Mais le président afghan Hamid Karzaï en a profité pour demander un retrait anticipé des forces étrangères déployées dans le pays. «La seule manière de mettre fin à de tels événements est d'accélérer le transfert total de la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes pour permettre au pays de prendre en main son propre destin», a-t-il déclaré hier. Sur un plan de politique intérieure, cette nouvelle attaque du chef de l'Etat afghan contre la coalition n'a rien d'étonnant. Karzaï, qui ne peut théoriquement prétendre à un troisième mandat présidentiel, entend désormais organiser des élections anticipées en 2013, un an avant la date prévue par la Constitution. Après huit ans marqués par la corruption à la tête de l'Etat, il tente donc de se rapprocher d'une population d'autant plus lassée de la présence de troupes américaines et de l'Otan qu'elles n'ont