Au sommet des Amériques qui s'est tenu la semaine dernière en Colombie, Barack Obama avait été sans équivoque. «Pour les Etats-Unis, la légalisation de la drogue n'est pas une option», avait-il lancé. Mais le président américain s'était néanmoins dit «prêt à étudier certaines alternatives» pour mieux lutter contre le fléau mondial. Cette semaine, la Maison Blanche a donc fait un premier pas, en dévoilant une nouvelle approche, basée sur la prévention et le traitement, plutôt que sur l'incarcération systématique des toxicomanes. «C'est réellement une révolution», a souligné le directeur du Centre national du contrôle de la drogue, Gil Kerlikowske, précisant que la stratégie dévoilée visait notamment à mettre en place des fonds et des programmes destinés à prévenir «toutes les addictions».
Ce virage à 180 degrés de la politique américaine en matière de lutte antidrogue marque aussi clairement l'échec de la politique répressive mise en place par les Etats-Unis depuis plus de vingt ans. Au sommet des Amériques, la grande majorité des chefs d'Etat d'Amérique du Sud ont une nouvelle fois souligné que la «guerre contre la drogue» ne marchait pas et qu'il était nécessaire de considérer «d'autres scénarios».
L'année dernière, la Global Commission on Drug Policy, regroupant notamment d'anciens présidents sud-américains, avait présenté un plan à l'ONU qui recommandait en premier lieu d'adopter une approche «tournée vers la santé»<