Anders Behring Breivik a raconté vendredi devant le tribunal d’Oslo en détails et sans aucun signe d'émotion comment il a froidement abattu 69 personnes à bout portant l'été dernier sur l'île d’Utoya, un carnage qu’il dit n’avoir pu perpétrer qu’après avoir refoulé tout ressentiment.
« J'ai levé mon arme et je lui ai tiré dans la tête », a raconté Breivik au sujet de sa première victime sur l'île, un vigile.
Jugé pour « actes de terrorisme », il a continué à décrire sa sanglante équipée.
« Certains faisaient les morts, c'est pour cela que je tirais des coups de grâce », a-t-il ajouté.
« J'étais presque terrorisé. J'appréhendais vraiment. Je n'avais vraiment pas envie de le faire », a-t-il affirmé en racontant son arrivée sur l'île déguisé en policier et lourdement armé.
Juste après, il tirait ses premiers coups de feu et abattait le vigile, un policier qui n'était pas en service et la chef du camp d’Utoya.
Avant de se lancer dans une description insoutenable de ce massacre, Breivik a affirmé être quelqu'un de « très sympathique », rejetant toute idée de folie.
«Déshumaniser l'ennemi»
Étonnamment impassible depuis le début de son procès lundi, au grand dam des familles des victimes, l’extrémiste de droite, aujourd’hui âgé de 33 ans, a longuement détaillé comment il s'était préparé mentalement et émotionnellement dès 2006.
« Je suis quelqu'un de très sympathique en temps normal », a assuré Breivik.
Mais, a-t-il précisé, il a dû refouler ses émotions, notamment en p