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Analyse

La révolution bahreïnie revient dans la course

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La contestation de la monarchie sunnite n’arrive pas à dépasser le clivage confessionnel et demeure isolée par la crainte d’un renforcement de l’Iran.
publié le 22 avril 2012 à 20h16

La plupart des despotes ou des potentats du golfe Persique ont des lubies et le roi de Bahreïn ne fait pas exception. La sienne, c'est la Formule 1, d'où l'existence depuis 2004 d'un Grand Prix et d'un circuit créé spécialement pour l'accueillir. Ce circuit, le seul du Moyen-Orient, le monarque imaginait qu'il ferait beaucoup pour la notoriété de son pays, un peu à la manière de la chaîne Al-Jezira pour l'émirat rival de Qatar. Pari d'abord réussi - le Grand Prix fut d'autant mieux accueilli par les professionnels que les autorités ne sont pas regardantes sur les publicités pour le tabac -, mais qui se retourne contre le pouvoir. L'opposition à la monarchie des Al-Khalifa ne pouvait rêver meilleure occasion de se faire entendre, d'autant que le régime ne peut se permettre cette fois une répression trop sanglante, comme en février, mars 2011. En voulant organiser à tout prix cette épreuve automobile (lire aussi page 29), il entendait montrer que la vie était redevenue normale. Or, les affrontements violents de ces derniers jours, en particulier après la découverte du corps d'un opposant samedi, témoignent que la contestation est loin d'avoir abdiqué.

Pourquoi la révolution bahreïnie n’arrive-t-elle pas à s’imposer?

Comme en Syrie, le pouvoir à Bahreïn a été confisqué de longue date par une minorité. Comme celle des Saoud ou des Al-Thani (au Qatar), la dynastie des Al-Khalifa est originaire des plateaux du Nejd, le cœur de l'actuelle Arabie Saoudite. El