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Interview

Au Mali, «il est encore difficile de dire qui contrôle quoi»

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Dans le nord du pays, passé aux mains des rebelles, la confusion rend très difficile l'acheminement de l'aide humanitaire, témoigne un responsable du CICR pour la région.
Des membres du groupe rebelle islamiste Ansar Dine, à Tombouctou, début avril. (Capture d'écran. AFP)
publié le 23 avril 2012 à 16h05

Manque d'eau, de nourriture, de médicaments, de carburant... La situation humanitaire est très critique au nord Mali, isolé depuis le coup d'Etat du 21 mars suivi de l'offensive des rebelles touaregs et des groupes islamistes. Une délégation de la Croix-Rouge malienne a pu acheminer ce samedi cinq tonnes de vivres et des médicaments à Tombouctou. Mais l'accès à l'aide reste difficile et ponctuel, rapporte Jürg Eglin, chef de la délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Mali et le Niger. Il est basé à Niamey, la capitale nigérienne.

Le CICR a-t-il accès aux villes du nord passées sous contrôle rebelle ?

Nous étions présents à Gao, principalement, avec des sous-structures à Kidal et Tombouctou. Il y a eu beaucoup de pillages, surtout à Gao, si bien que très vite nos équipes n’ont plus eu les moyens d’agir. Les personnels non-nationaux ont été évacués. Mais nous n’avons jamais complètement quitté les lieux, il reste une petite équipe d’une demi-douzaine de personnes à Gao. Nous sommes aussi en train de nous installer à Mopti (ville charnière entre le nord et le sud). Et une équipe de santé avec un chirurgien nigérien est en route aujourd’hui même pour Tombouctou. Les pillages ont visé les lieux publics, tout ce qui n’est pas propriété privée : institutions, mais aussi hôpitaux. Il y a eu beaucoup de dégâts. L’accès au soin est donc devenu extrêmement limité pour les malades, les f