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Libération

L’alternance ne déplairait pas outre-Rhin

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Un succès de Hollande, plus posé et meilleur connaisseur de l’Allemagne, pourrait jouer en faveur de Merkel.
publié le 23 avril 2012 à 20h36

ABerlin, nulle trace de cette inquiétude souvent prêtée à l’Allemagne en cas de victoire de François Hollande. Pourtant la chancelière Angela Merkel avait publiquement soutenu Nicolas Sarkozy, allant jusqu’à refuser de recevoir son challenger avant le premier tour.

«Angela Merkel a déjà prouvé qu'elle est capable de trouver un modus vivendi avec tout type de personnalités», rappelle le député (CDU, conservateur) Ruprecht Polenz. Réputée pour son pragmatisme, la chancelière «se moque de l'idéologie, rappelle le quotidien de gauche berlinois Taz. Elle s'arrangeait très bien du socialiste grec Papandréou, et il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement avec Hollande.» D'autant qu'il est perçu en Allemagne comme étant facile d'abord, moins imprévisible ou changeant que Sarkozy et comme un plus fin connaisseur de l'Allemagne que le président sortant à ses débuts.

«Malgré les couacs de la campagne, la collaboration Merkel-Hollande devrait démarrer sous de meilleurs auspices que celle de Merkel et Sarkozy», estime un député conservateur. Et de rappeler la répulsion instinctive manifestée par la timide et distante protestante Merkel face aux attaques affectives d'un Sarkozy nettement plus tactile. Vu d'Allemagne, le changement de majorité en France surviendrait au bon moment : le pacte fiscal et le bouclier anticrise sont quasi ficelés. A la chancellerie, on est persuadé que malgré ses déclarations de campagne, Hollande ne cherchera pas