C'est un rapport qui tombe deux jours après le score historique du Front national au premier tour de l'élection présidentielle française (17,9% des suffrages exprimés). Intitulé «Choix et préjudice : les discriminations contre les musulmans en Europe», publié ce mardi par Amnesty International, il vise à ausculter «en quoi la discrimination fondée sur la religion ou les convictions affecte divers aspects de la vie des musulmans», notamment en matière d'emploi et d'éducation. «Même dans les pays où la discrimination fondée sur la religion ou les convictions est illégale», note l'ONG.
L'étude n'a pas de visée statistique mais résulte d'un travail de terrain (entretiens individuels et auprès d'associations et organisations) mené courant 2011 en Belgique, en Espagne, en France, aux Pays-Bas et en Suisse.
Il en ressort que les musulmans affichant des signes extérieurs d'appartenance à l'islam (voile, barbe, symboles...) se heurtent bien à plusieurs barrières. Lesquelles ? «On refuse aux femmes musulmanes des emplois uniquement parce qu'elles manifestent leur appartenance à une religion, une culture ou des coutumes en portant des tenues couramment associées à l'islam. Dans le domaine scolaire, les restrictions du port de tenues et de signes religieux et culturels ont entraîné l'exclusion d'élèves de confession musulmane. Les musulmans sont parfois critiqués et ne sont pas autorisés à ouvrir de nouveaux lieux de culte uniquement parce que les habitants