Voilà bientôt deux ans que Geert Wilders, populiste aux cheveux peroxydés de 48 ans, tient la politique de son pays en otage. L'homme qui a fait chuter lundi le gouvernement du libéral Mark Rutte, au pouvoir depuis 2010, s'est retiré à la dernière minute de longues négociations sur un plan d'austérité, au moment où celles-ci allaient aboutir. Une façon théâtrale pour Geert Wilders de faire passer son message : un bras d'honneur à l'establishment néerlandais, mais aussi et surtout à l'Europe. Après avoir vertement critiqué les «fraudeurs grecs», qui ont contraint les Pays-Bas à mettre la main à la poche pour sauver Athènes, il accuse maintenant l'Union européenne d'imposer un seuil de 3% du PIB pour le déficit budgétaire de ses pays membres.
Très doué pour accuser les autres, Geert Wilders l'est moins pour faire le point sur ses propres obligations, notent aujourd'hui les commentateurs politiques. «Il a montré qu'il n'est pas mûr pour assumer des responsabilités en temps de crise», soulignait hier un éditorial du quotidien centriste Trouw. Alors que la dette privée des Pays-Bas atteint le taux record en Europe de 223% du PIB, Wilders refuse toute réforme touchant à des avantages acquis. Une spécificité nationale permet notamment aux ménages de se voir rembourser, chaque année par le fisc, les intérêts versés à leur banque sur tout crédit contracté pour acheter leur résidence principale. Les épargnants s'endettent donc allègrement. A elle seule, la de