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Les Russes creusent leur Silicon Valley

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Un chantier de 380 hectares et 3 milliards d’euros… A Skolkovo, près de Moscou, on dépense sans compter pour bâtir un centre d’innovation technologique. Un projet ambitieux qui dissimule mal la crise de la science russe.
publié le 25 avril 2012 à 19h07

Aujourd’hui, ce n’est qu’un champ en lisière d’un faubourg de Moscou, et demain, avec beaucoup d’imagination, d’argent et d’efforts, une ville. Une ville du futur. Telle est l’intention affichée par l’équipe qui se dépense sans compter depuis un peu plus d’un an pour faire surgir de terre un projet phare du président russe sortant, Dmitri Medvedev : une Silicon Valley à la russe. Et qui dit russe dit forcément immense, voire démesurée - en termes de coûts comme en termes d’ambitions.

Pour l'instant, seule une barrière sur laquelle apparaît la mention «Centre d'innovation Skolkovo» marque l'emplacement de la future technopole. Celle-ci est censée se déployer sur les 380 hectares alloués au projet. Pour superviser le chantier, les constructeurs se sont installés dans un ancien sanatorium situé à proximité. Parmi eux, Anton Iakovenko, qui déclare avec l'assurance que peut donner un budget de 3 milliards d'euros : «En 2014, vous aurez ici une ville de 30 000 habitants, avec un technoparc, une université, des quartiers résidentiels, deux stations de métro…»

Un petit bourg avec son golf et ses résidences

Anton Iakovenko fait partie de ces jeunes Russes polyglottes, éduqués à l'étranger (à HEC Montréal, en ce qui le concerne) et rentrés au pays pour mettre en œuvre des projets ambitieux. «A l'heure actuelle, assure-t-il, il n'y a qu'en Chine et en Russie qu'on peut réaliser des chantiers de cette taille.» Preuve de son engagement personnel, il a acheté une maison dan