Barack Obama ouvre grand la bouche pour dévorer un teckel, parfois tout cru, parfois épluché, sa chair rose bien appétissante. Quant à son adversaire républicain, Mitt Romney, il est ficelé sur le toit d’une voiture, conduite par plusieurs chiens hilares de cette revanche… Aux Etats-Unis aussi, la campagne présidentielle délire volontiers : grâce à Twitter, Facebook et le talent de milliers d’internautes qui font circuler des photos inventées ou retouchées, un des sujets les plus mordants du jour ici n’est pas la viande halal, mais la relation des candidats aux chiens.

Aussi séduisant soit-il, le prétendant républicain à la Maison Blanche, Mitt Romney, compte en effet une tache noire dans sa biographie : en 1983, il avait enfermé Seamus, son setter irlandais, dans une cage accrochée sur le toit de sa voiture pour partir en vacances jusqu'au Canada. Sa cruauté aurait pu rester ignorée si l'un de ses fils n'avait pas raconté l'incident en 1987 au Boston Globe pour vanter le sang-froid de son père. Quand Seamus fut pris de diarrhée, produisant un jet noirâtre sur les vitres de la voiture, Mitt Romney régla tranquillement le problème en s'arrêtant à une station-service pour passer chien et véhicule au jet, avait rapporté son fils. Censé illustrer le pragmatisme du candidat, ce haut fait est maintenant dévoyé par ses adversaires politiques, qui y voient le geste d'un homme «sans cœur». Sur Facebook, une page Dogs against Romney prétend préserver les animaux domes