Pour la première fois depuis la fin de la guerre, la Bavière vient d'autoriser la réédition en allemand de Mein Kampf, le brûlot antisémite écrit en prison par Adolf Hitler en 1924-1925. Assortie de commentaires d'historiens, cette édition sera publiée d'ici à 2015, après des années de débats acharnés. En Allemagne, l'initiative de cette version «pédagogique» est saluée même par la communauté juive, qui y voit un moyen de «démythifier» l'ouvrage.
A la mort de Hitler, sans héritier, c'est le ministère des Finances du Land qui a hérité de sa fortune (le dictateur avait vendu près de 10 millions d'exemplaires de son ouvrage) et de la gestion de ses droits d'auteur. Depuis, la Bavière a refusé toute réédition de Mein Kampf, «par respect pour les survivants» de l'Holocauste.
Néonazis. Maisn des historiens se battent depuis des années pour que le public et les jeunes générations aient la possibilité de se confronter avec le livre. «Tout le monde le connaît et le considère comme une sorte de Bible diabolique du national-socialisme, mais personne ne l'a lu et n'a pu constater qu'il s'agit d'un ouvrage de piètre qualité et confus, issu d'une pensée complètement tordue», estime l'historien britannique Peter McGee, qui avait tenté de publier des extraits de Mein Kampf en version originale en début d'année et qui s'était cassé les dents sur le refus de la Bavière.
Un veto d'autant plus vain que quantité d'ouvrages d'épo