«Pouvez-vous dire combien de bières vous aviez bu ce soir-là ?» A quatre ou cinq reprises, le procureur revient à l'assaut : «La police a retrouvé sept bouteilles dans votre voiture, et deux que vous avez jetées par la fenêtre» ; «Aviez-vous acheté un pack de 24 bières ?» Ce qui est jugé, ce jour-là, dans l'une des petites salles d'audience du tribunal de Houston, au Texas, n'est pas une conduite en état d'ivresse… mais le séjour illégal d'un jeune Mexicain aux Etats-Unis. Comme cela arrive chaque jour à des milliers de clandestins dans tout le pays, Alvaro H., 29 ans, a été interpellé lors d'un contrôle au volant et risque rien moins que l'expulsion. Le fait qu'il soit père de deux enfants, nés aux Etats-Unis et donc citoyens américains, n'y changera rien. Son avocate, Linda Walker, reconnaît qu'elle ne pourra faire grand-chose : «Au mieux, je pense qu'il pourra obtenir un départ volontaire plutôt que l'expulsion.» Contrôlé à la sortie d'une fête, Alvaro a aggravé son cas en tentant d'échapper à la police, en voiture, puis à pied.

Record. Alors qu'il avait promis une «complète réforme de l'immigration», permettant notamment de régulariser une partie des sans-papiers, Barack Obama a au contraire présidé à un nombre record d'expulsions depuis 2009. Durant les trois premières années de sa présidence, 393 000 illégaux ont été renvoyés en moyenne annuelle contre 200 000 durant les deux mandats de George W. Bush. «I